Le souffle accompagne le premier cri et la vie s’éveille.

Au dernier murmure, le souffle s’estompe et cette vie s’éteint.

Entre le premier et le dernier souffle, l’histoire personnelle va s’écrire.

Pour les natha-yogi, le souffle revêt une importance capitale.

Il est au cœur de leur pratique, il est l’édifice qui soutient toute leur démarche.

Mais de quel souffle s’agit-il ?

Sous ce vocable commun, deux souffles bien différents existent.

Le premier, qu’on peut nommer souffle pneumatique, est celui qui permet au corps de survivre.

Son mécanisme, répété plusieurs milliers de fois par jour, est réalisé sans l’intervention consciente de la pensée.

Le second, appelé prânâyâma dans la science du Yoga, est un ensemble de pratiques, réalisées en pleine conscience avec des objectifs bien précis en fonction de la technique utilisée.

Le prânâyâma est présent partout dans une démarche sérieuse en Yoga.

Quelques exemples :

- Il accompagne la pratique posturale et en modifie les effets selon la technique utilisée.

- Il est une technique à part entière aux multiples possibilités selon l’objectif recherché.

- Il précède et prépare souvent une séance de méditation.

- Il structure une séance de Yoga-nidra.

- Il est largement utilisé en Yogathérapie pour les personnes en souffrance.

Dans une perspective plus spirituelle, dans la tradition indienne, on parle du souffle de Brhâman, à l’origine de la création notamment de notre monde visible.

Le souffle est donc bien à l’origine de la vie, il peut en influencer le cours dans le cadre d’une pratique assidue adaptée.

Les grands Maître consacrent leur ascèse à la quête d’un dernier souffle libérateur….

Respirer est en principe simple à moins de présenter une pathologie spécifique.

Pratiquer le prânâyâma en pleine conscience est un art qui nécessite patience, persévérance et humilité.

Les techniques qui le composent sont pratiquement illimitées.

Les notes de musique sont au nombre de sept et pourtant la création musicale est toujours un univers en phase d’expansion.

Pour le prânâyâma, les « notes » qui composent les symphonies du souffle sont au nombre de quatre, à savoir :

- La phase d’inspiration.

- La phase de rétention à poumons pleins.

- La phase d’expiration.

- La phase de rétention à poumons vides.

A partir de ces quatre « notes », toutes les variations sont possibles pour chacune d’entre elles, comme par exemple :

- L’amplitude

- Le rythme

- La durée

- La fréquence

Etc.…

Comme l’apprentissage d’un instrument de musique, la pratique du prânâyâma nécessite de faire ses gammes avec ténacité.

Surtout ne jamais oublier que, dans la symphonie du prânâyâma, rythme, pause, durée….ne sont pas dus au hasard mais le fruit de plus de 4000 années de pratiques de ceux qui ont empruntés le chemin avant nous afin de nous éclairer.

Alors le jeu en vaut-il la chandelle ?

Pour répondre à cette question, deux points méritent d’être abordés :

- Les effets d’une pratique assidue et adaptée, nous somme dans le court et moyen terme.

- Le passage au souffle énergétique, nous sommes dans le long terme.

La liste des effets positifs de la pratique du prânâyâma est riche, prenons trois exemples :

- Un apport bénéfique pour la santé physique, énergétique et mentale.

- Se situer hors de l’espace et du temps, communs pendant la pratique.

- Avoir accès à des champs de conscience inaccessibles par le souffle pneumatique.

Quant au souffle énergétique, de quoi s’agit-t’il ?

Dans la pratique du prânâyâma, au premier stade, c’est la maîtrise du souffle par la pensée consciente qui va rendre la pratique efficiente.

Puis, un jour, peut être, va s’opérer la mutation, le moment magique, jamais obtenu par la volonté où le souffle énergétique va s’installer.

Alors le pratiquant devient l’observateur, le spectateur et non l’acteur de ce moment de grâce où le souffle énergétique prend le pouvoir sur la conscience ordinaire.

Cet état merveilleux, jamais prévisible et soudain, nécessite d’avoir usé au préalable, pendant de nombreuses années en assise le fond de ses pantalons de pratique sur un coussin de méditation…

Puisque nous sommes le 1^er mai, je formule le vœu à chaque lecteur d’avoir le bonheur de croiser sur son chemin la possibilité de pratiquer le prânâyâma.