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Association Yogananda

Cours individuels et collectifs de Natha-Yoga sur Vannes - Stages - Cycles d'études

mai 2013: Souffrance et Sagesse

Publié le 30 Avril 2013 par association-yogananda

Le titre est ambigu, choquant, déconcertant et pourtant d’une telle actualité….

Il mérite toutefois une explication d’emblé sur sa portée !

Cette rubrique s’inscrit dans le cadre d’une démarche sérieuse sur la voie du Yoga et notamment celui de l’action.

Les origines de la souffrance sont principalement de trois ordres :

  • celles provenant de soi-même,
  • celles provenant des autres,
  • celles provenant des phénomènes naturels.

Cette classification n’est pas due au hasard dans la mesure où les souffrances que l’individu se cause à lui-même sont celles où l’action par la voie du Yoga est la plus efficiente.

La quête du bonheur, mener une existence paisible, traverser l’océan de l’existence sans souffrance sont des aspirations légitimes de tout être humain.

Mais pour celui qui est en prise avec la souffrance et quelle qu’en soit la nature, se rapprocher de cet idéal semble hors de portée, inaccessible et parfois la résignation et le découragement s’installent dans la vie personnelle.

Quel éclairage peut nous apporter le Yoga et notamment celui de l’action pratiqué par les Natha-Yogi ?

Comme point de départ, deux données apparemment contradictoires : souffrance et sagesse.

La sagesse est le but, la souffrance est une réalité, le moyen sur lequel le Yoga est une proposition d’action.

La réduction des souffrances rapproche du but.

Mais comment ?

Les chemins qui mènent à la réduction de la souffrance sont nombreux, le propos de cette rubrique n’a naturellement pas l’ambition d’être un remède universel….

Il se veut une simple proposition dans la voie du Yoga et notamment celui de l’action, il est volontairement pragmatique et méthodique.

Quelques éléments de réflexion pour débuter :

♦ Accepter sa réalité, sans révolte, sans culpabilité.

→ Ce constat, cette prise de conscience est le point de départ sans lequel aucune action n’est possible. Cacher les poussières sous le tapis n’empêche pas leur présence…Comprendre aussi qu’accepter de l’aide n’est pas un signe de faiblesse mais une marque d’intelligence !

♦ Comprendre les causes de cette souffrance,

→ non seulement sur leurs origines pour mettre de la lumière sur ses ombres personnelles mais également pour éviter leur répétition, source de souffrances futures.

♦ Fixer un objectif.

→ Accepter sa situation sans révolte mais sans résignation. La compréhension des causes doit déboucher sur la fixation d’un objectif clair de réduction de la souffrance.

Un objectif clair est souvent le fruit d’une bonne compréhension des causes.

♦ Déterminer les moyens.

→ Le Yoga propose de multiples moyens pour travailler sur une transformation profonde et positive du pratiquant. A ce stade, naturellement, le bon choix est primordial. Une réalité posée, une cause identifiée, un objectif clair mais une action sans discernement ne produira malheureusement aucun fruit.

Combien de pratiquants font le constat amer que leur situation personnelle n’évolue pas ou peu après plusieurs années de pratiques de Yoga assidue ? Cela résulte du fait qu’il est indispensable d’avoir une pratique juste, adaptée à son contexte personnel et une relation de confiance avec son enseignant.

Ce chemin vers la sagesse n’est pas toujours facile, « le jeu en vaut-il la chandelle ? » est une question légitime !

La souffrance humaine est aussi vieille que la première étoile…

Dans l’histoire du Yoga, de grands Maîtres ont déjà médité sur ce sujet, il y a de cela plusieurs millénaires…

Cultiver l’humilité en se reliant à l’écriture d’un grand Maître pour créer un lien et accepter d’être interpellé par sa pensée, fait partie de l’un des moyens sur le chemin de la résolution de ses problèmes personnels.

Que nous dit l’un d’entre eux sur les facultés supérieures ou la sagesse authentique ?

● La sagesse innée :

→ Aucun effort n’est à produire. La sagesse est présente dès le premier cri ! Bénéfice des efforts dans les vies antérieures, grâce divine, les explications sont diverses. Les élus sont rares….

Qu’en pense le sage ?

→ Faculté fragile car obtenue sans effort ! Le risque de dilapider ce « capital » de sagesse est grand….

● Les plantes consacrées :

→ Il s’agit ici de plantes spécifiques du règne végétal, aux vertus spécifiques, qui produisent leurs pouvoirs aux croyants car elles ont été consacrées lors de rituels particuliers prodigués par certains Maîtres.

Qu’en pense le sage ?

→ Faculté supérieure à la précédente car elle nécessite d’être acquise par une démarche personnelle. Mais le risque à la dépendance au rituel existe et l’attachement excessif est une cause de souffrance….

● La récitation de mantra :

→ Pratique très développée en Inde, elle constitue même un Yoga à part entière, le Mantra-Yoga. Les pouvoirs de cette pratique résultent de l’effort journalier et durable du pratiquant et de l’ascèse du Maître qui lui a transmis un mantra. Le rituel de transmission obéit à des règles bien précises.

­Qu’en pense le sage ?

→ Faculté supérieure à la précédente, car l’effort personnel doit être total et la confiance dans le Maître absolue. Mais le risque de l’attachement au moyen et à celui qui l’a transmis est réel…ce qui crée un potentiel de souffrance latent…

- L’ascèse → Purification intense du psychisme et du corps pour éliminer tous les obstacles à la réalisation spirituelle. De nombreux moyens existent et nécessitent une volonté sans faille car ils sont d’une grande exigence pour le corps et l’esprit. Cette méthode est puissante mais comporte, comme toute technique puissante, le revers de sa médaille. Elle est peu compatible avec une vie occidentale tournée vers le matérialisme et la satisfaction éphémère des sens.

- Qu’en pense le sage ?

→ Faculté supérieure à la précédente mais l’ascèse sans discrimination et bon sens peut rapidement nuire à la santé physique et psychique : elle peut conduire à l’isolement, la désocialisation, l’enfermement et non à la sagesse libératoire….

● Le samadhi

→ Le samadhi est indescriptible par les mots, seul celui qui l’a traversé peut en comprendre la véritable essence….Risquons nous à esquisser que la sagesse inhérente à cet état rend le mental paisible comme un lac dont la surface est sans une ride et où les vents de l’existence sont sans effet. A ce stade, la souffrance n’est plus !

Cet état est le fruit d’une longue pratique et reste l’apanage de rares élus mais celui qui s’en rapproche en goûte les arômes puissants…..

Il est le résultat de tous les membres du Yoga de l’action, comme les postures, le prânâyâma, le retrait des sens, la concentration, la méditation et de toutes les pratiques qui s’y rattachent.

Cette démarche est graduelle, équilibrée, fondée sur l’effort personnel, juste et constant. C’est un chemin qui intègre toutes les composantes de l’individu, son corps, sa respiration, ses énergies, son mental et d’autres plans plus profonds.

Qu’en pense le sage ?

→ Pour lui le cinquième moyen est supérieur aux autres. Seul celui qui aura su au fil du temps, traverser les épreuves de l’existence, régler ses souffrances personnelles par une pratique juste, conduite avec discernement, obtiendra une sagesse authentique et durable. Au-delà de la compréhension de son univers intérieur, ses épreuves personnelles lui donneront également un meilleur discernement sur la souffrance humaine en général.

Le sage rajoute qu’il convient d’avoir la plus grande vigilance envers ceux dont la sagesse résulte de l’un des quare premiers moyens !

Que conclure ?

Souvent l’individu en proie à la souffrance se sent seul, parfois résigné, sans énergie, sans avenir et sans espérance.

Pourtant, il doit être convaincu que quelque part un chemin l’attend, une main lui est tendue, une écoute est disponible.

Un proverbe dit :

« Une fois au fond du trou, le seul chemin pour en sortir est d’aller vers la lumière…. ».

Dans l’existence un matin est toujours différent des autres jours.

Ce matin là, le genou à terre se relèvera, les yeux ne regarderont plus la poussière du sol mais l’horizon, le temps de la quête de soi-même sera venu et la main tendue serra serrée.

Le long chemin qui mènera un jour à une existence paisible commencera.

La voie proposée par le Yoga de l’action est éminemment positive et optimiste mais également réaliste et sans faux espoir.

Elle ne constitue pas, bien sûr, le seul chemin. Elle n’est ni supérieure ni inférieure aux autres.

Le Yoga « authentique » existe simplement depuis près de 8000 ans….

Pour être efficient, tout chemin doit rencontrer un écho intérieur.

Mais comment le rencontrer sans faire le premier pas ?

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